Pourquoi je n’ai pas besoin d’Alexa pour allumer ma lumière

💡 Vous utilisez Alexa pour allumer la lumière ? Saviez-vous qu’Amazon peut désormais exploiter vos conversations audio pour entraîner son IA ?
👉 J’explique pourquoi j’ai choisi une autre voie

TL;DR – L’assistant vocal d’Amazon écoute, apprend, stocke, et parfois partage. Pour une simple ampoule connectée, on troque notre vie privée contre du confort gadget. Moi, j’ai choisi de dire non.

Allumer une lampe en disant « Alexa, éclaire-moi » : c’est pratique. C’est aussi le symbole parfait d’une société qui sacrifie sa vie privée sur l’autel du confort. Pour certains, c’est une révolution. Pour moi, c’est une aberration.

Je n’ai pas besoin d’Alexa pour allumer ma lumière. Ni pour jouer de la musique, ni pour régler un minuteur. Et ce n’est pas parce que je suis technophobe — loin de là. J’aime la domotique, l’automatisation, les scripts bien faits. Mais j’aime aussi ma liberté, mon anonymat, et le fait que ce que je dis chez moi… reste chez moi.

Quand votre salon devient un micro

En mars 2025, Amazon a discrètement modifié sa politique de confidentialité. Désormais, les données audio collectées par les appareils Echo peuvent être utilisées à des fins publicitaires, de profilage ou de tests internes. Même si l’entreprise affirme que l’écoute ne commence qu’après le mot-clé, des enquêtes indépendantes ont prouvé le contraire. Certaines conversations ont été enregistrées par erreur, transmises à des employés, ou conservées sans raison valable.

Ce n’est pas nouveau. Déjà en 2019, Amazon reconnaissait que des milliers d’enregistrements étaient écoutés chaque jour pour « améliorer le service ». Ce qui ressemble à de l’apprentissage machine peut vite devenir une écoute indiscrète. Quand un assistant vocal envoie vos propos chez Amazon sans que vous ne le sachiez, on n’est plus dans la science-fiction — on est dans une surveillance commerciale normalisée.

Un échange inégal

On parle souvent de contrat implicite : « Tu acceptes qu’on t’écoute un peu, et on te rend la vie plus facile ». Sauf que ce contrat est biaisé. Amazon récupère vos habitudes, vos voix, vos heures d’activité, votre accent, vos centres d’intérêt, parfois même vos invités. En échange ? Une ampoule qui s’allume sans toucher l’interrupteur.

Il y a là une disproportion flagrante entre ce que vous cédez et ce que vous gagnez. Le confort, ici, devient une drogue douce. On oublie qu’un interrupteur marche toujours, qu’un script Home Assistant déclenche une scène sans bruit, et qu’on peut automatiser sans être espionné.

Le mythe de l’innocence technologique

On me dit souvent : « Mais tu sais, tu as un smartphone, Google t’écoute aussi ». Certes. Mais je ne laisse pas un micro allumé 24/7 au milieu de mon salon. Mon téléphone, je peux le mettre en mode avion, le poser à l’envers, désactiver ses assistants vocaux. Un Amazon Echo ? Il est branché en permanence. Et il a été conçu pour vous faire oublier qu’il existe, jusqu’à ce qu’il parle.

Les assistants vocaux sont des chevaux de Troie. Ils rentrent dans les foyers par la simplicité, puis se connectent à tout : vos lampes, vos caméras, vos frigos, vos réveils. Et comme ils sont « dans le cloud », vous ne maîtrisez ni les logs, ni les flux, ni les bugs. Une faille, un piratage, ou un changement de conditions d’utilisation peut tout bouleverser — sans recours.

Des alternatives existent

Non, il ne faut pas renoncer à la domotique. Bien au contraire. Mais on peut construire un système local, décentralisé, respectueux. C’est ce que je fais avec Home Assistant : tout tourne en local, mes données restent chez moi, et je n’ai besoin ni de compte Google, ni d’Amazon, ni de cloud propriétaire.

Avec des passerelles Zigbee, beaucoup d’huile de coude et de nuits blanches, et quelques automatisations bien pensées, j’ai plus de confort qu’avec Alexa — et sans intrusion. Je peux automatiser l’éclairage en fonction de la luminosité naturelle, des heures de lever/coucher du soleil, ou de ma présence détectée par Bluetooth. Et je ne sacrifie rien pour cela.

Ce que vous dites est plus précieux que vous ne le croyez

Les assistants vocaux ne sont pas des gadgets neutres. Ils transforment vos phrases en vecteurs de monétisation. Ils apprennent votre voix, vos habitudes, vos silences même. Ce que vous dites à voix basse dans votre cuisine peut alimenter un algorithme qui décide quelles pubs vous verrez demain.

Et si ce n’était « que » pour de la pub… Mais dans certains pays, ces appareils ont déjà été utilisés comme preuves dans des enquêtes judiciaires. D’autres ont été piratés. Et tous génèrent des métadonnées qui peuvent être revendues.

Conclusion

Je n’ai pas besoin d’Alexa pour allumer ma lumière. Ce n’est pas un caprice. C’est une décision éclairée, assumée, politique. Parce qu’un jour, on se demandera peut-être : « Comment avons-nous pu laisser entrer des micros dans chaque pièce ? » Et je veux pouvoir répondre : « Moi, je ne l’ai pas fait. »

Sources

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